- Communiqué partenaire
France Créative : « Attention, écosystème culturel en danger ! »
Le SNE, en tant que membre fondateur de France Créative, s’associe à son message d’alerte lancé le 31 mai 2021 dans une tribune, sur l’exonération annoncée de la rémunération de la copie privée :
Que serait la France sans sa vie culturelle ? Elle est le cœur battant de notre économie, avec 1,4 millions d’emplois non délocalisables, générant 91,4 milliards d’euros de revenus totaux, soit 1,9 fois plus que l’industrie automobile. Elle est le ciment de notre lien social, au moment où les Français aspirent à se retrouver et à avancer soudés. Elle est un élément essentiel de notre identité, du rayonnement de notre pays au-delà de nos frontières et de notre souveraineté.
Mais la culture sort durablement fragilisée de cette crise qui l’a vue se confiner en premier, et se déconfiner très progressivement en dernier. Ses pertes s’élèvent à 28,5 milliards d’euros pour 2020 (soit une chute de 32%), traduisant très concrètement l’affaiblissement de nombreuses professions partiellement ou totalement privées de revenus : artistes, auteurs, compositeurs, professionnels du spectacle vivant, de la création musicale, du cinéma, de l’audiovisuel, disquaires, libraires, écrivains, artistes-plasticiens, photographes, auteurs-réalisateurs… Pour elles, le bout du tunnel est encore loin : la reprise des activités apporte une vraie bouffée d’oxygène, mais elle reste partielle et conditionnée au recul du virus.
Ainsi la culture tangue, mais ne chavire pas. Pour combien de temps encore ? Sa résilience pourrait à nouveau être mise à l’épreuve par un amendement, qui risque de déséquilibrer encore un peu plus, et durablement, son écosystème.
Depuis 1985, la France a mis en place une rémunération des artistes et du monde de la création pour la copie privée de leurs œuvres, qui est aujourd’hui réalisée en grande partie grâce aux supports numériques : téléphones, tablettes, disques durs externes, etc. Ce dispositif ne fait que des gagnants : il contribue à la rémunération de plus de 200 000 artistes, auteurs, éditeurs et producteurs chaque année, et soutient le financement de 12 000 événements culturels et créations partout en France. Preuve de cette belle unanimité, 25 des 27 Etats membres de l’UE se sont dotés d’un mécanisme de rémunération pour copie privée.
Malheureusement, cet écosystème vertueux est aujourd’hui remis en cause par certaines grandes plateformes qui font réparer des supports numériques et qui les revendent en seconde main. Un marché dont la croissance rapide semble ne pas leur suffire : ils demandent désormais à être exonérés de leur responsabilité vis-à-vis de la culture. Un comble, quand on sait que les smartphones ou les tablettes sont souvent achetés justement pour consommer et stocker des produits culturels : des films, des séries, des photos d’art, des musiques… Ces acteurs veulent donc bien bénéficier de la valeur créée par la culture, mais ils refusent d’y contribuer.
Or, il ne peut y avoir de véritable transition écologique sans justice sociale, comme l’a très bien souligné la récente Convention citoyenne pour le climat. Supprimer ce système de redistribution si vertueux au prétexte de l’écologie, ce serait commettre la même erreur que de faire porter par les plus modestes l’augmentation de la taxe carbone. Et l’écologie n’en sortirait même pas gagnante, car l’économie des reconditionnés n’est en réalité ni circulaire, ni locale : les quelques géants mondiaux qui dominent le marché (Backmarket, Apple, Amazon…) commercialisent des supports en provenance des Etats-Unis, recyclés pour moitié en Europe et en Chine, puis revendus dans le monde entier. La vertu du marché des objets reconditionnés, que nous soutenons avec conviction, ne peut et ne doit pas être utilisée par ces grandes places de marché pour s’exonérer de leurs responsabilités sociales.
La culture et la tech méritent mieux que cette opposition binaire. Depuis de nombreuses années, elles nouent des liens solidaires et constructifs. Notre priorité commune devrait être de pérenniser ce dialogue et cette concertation, plutôt que de laisser chacun avancer seul dans son couloir. Et de rendre les règles du jeu encore plus équitables et plus justes pour l’ensemble des parties prenantes, plutôt que de maximiser la rentabilité d’une petite poignée d’acteurs. Pour qu’un écosystème vive et dure, chacun doit y jouer son rôle.
La décision est maintenant entre les mains du Parlement : va-t-il se donner les moyens de faire vivre l’exception culturelle française, déjà affaiblie par la plus grave crise de son histoire, ou privilégier une poignée de groupes cherchant le profit à court terme ? Nous, acteurs de la France Creative, qui agissons tous les jours pour renforcer et protéger notre diversité culturelle, nous appelons les élus à la responsabilité vis-à-vis d’un secteur qui joue un rôle si essentiel au service de notre pays. Nous sommes à leur entière disposition pour élaborer, ensemble, une solution juste et équilibrée, qui bénéfice à tous.
Signataires
Mercedes Erra ( cofondatrice de BETC) ;
Jean-Noël Tronc ( cofondateur de France Creative) ;
Vincent Montagne ( président du Syndicat national de l’édition; co-fondateur de France Creative)
Robert Laffont
Antoine Gallimard
Nicolas Seydoux
Jean-Marc Dumontet, Jean-Marc Dumontet Productions
Gérard Pont, Morgane Productions
Alain Augé, président du Syndicat des Editeurs de Presse Magazine ( SEPM)
Françoise Nyssen, Directrice Actes Sud
Stéphane Hillel, directeur général du Théâtre de Paris
Solenne Blanc, directrice générale de Beaux Arts & Cie
Emmanuel Hoog, directeur général Les nouvelles éditions indépendantes ( Radio Nova, les Inrockuptibles, Rock en Seine…)
Angelo Gopee ( directeur général de Live Nation France) ;
Denis Olivennes
Laurent Bérard-Quélin, président, Fédération Nationale de la Presse d’information Spécialisée (FNPS) ;
Antoine Baduel, directeur de Radio FG ;
Hortense de Labriffe, L’API ;
Nicolas Brigaud-Robert, Playtime ;
Stephan Bourdoiseau, Wagram Stories ;
Olivier Laouchez, PDG de Trace TV ;
Philippe Robinet, Directeur général des éditions Calmann-Lévy ;
Francis Esmenard et Gilles Haeri, Albin Michel ;
Olivier Nora, PDG Éditions Grasset ;
Laure Leroy, directrice des éditions Zulma ;
Michèle Benbunan, DG d’Editis ;
Moïse Kissous, PDG du Groupe Steinkis ;
Cécile Boyer-Runge, Editric
Liana Levi
Jean Spiri, SG d’Editis ;
Sébastien Vidal, directeur d’antenne TSF Jazz et Directeur artistique Duc des Lombards
Béatrice Macé, directrice des Trans Musicales de Rennes,
Fréderic Olivennes, directeur général d’Audiens
Olivier Darbois, directeur de Corrida
Aurélien Binder, directeur de la Salle Pleyel
Olivier Poubelle, directeur d’Asterios
Matthieu Tessier, president Warner Chappell Music France
Vincent Frerebeau, directeur de Tôt ou Tard
Bertrand Burgalat, Tricatel
Edith de Cornulier, directrice Maison Malo Quirvane
Erick Gudimard, Président et fondateur du réseau Diagonal et Directeur du Centre Photographique Marseille
Arnaud BOUFASSA, Directeur Cinema des cinéastes
Fabien HOUI , président des Cinémas Indépendants Parisien
Christine BEAUCHEMIN-FLOT Directrice – Programmatrice Cinéma Le Select – Ville d’Antony
Stéphane GOUDET, directeur artistique du Melies de Montreuil
Grégoire Harel, fondateur et directeur de Proarti.fr
Laurent Coët,, Direction d’Exploitation et Programmation Cinéma le Régency à Saint Pol sur Ternoise (62)
Jean Brousse, éditeur
Vincent Leclabart, président AustralieGad
François Derveaux, Editions Billaudot
Syndicat National du Théâtre Privé
CIPAC (Fédération des professionnels de l’art contemporain)
Le Bureau de Liaison des Industries Cinématographiques (BLIC) qui couvre l’ensemble des métiers du cinéma : la production (Association des Producteurs Indépendants ‐ API), l’édition de films (Fédération Nationale des Editeurs de Films – FNEF), les salles de cinéma (Fédération Nationale des Cinémas Français ‐ FNCF), les industries techniques (Fédération des Industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia ‐ FICAM), l’édition vidéo et l’édition numérique (Syndicat de l’Edition Vidéo Numérique ‐ SEVN) ; L’ARP ( Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs ) le Spect ( Syndicat des producteurs créateurs de programmes audiovisuels) ; Société des réalisateurs de films ( SRF) ; L’Ataa (Association des Traducteurs/Adaptateurs de l’Audiovisuel) ; Le réseau des salles Art et Essai (AFCAE)
L’association Tous Pour la Musique ( TPLM) représente tous les métiers de la musique : La Chambre syndicale des Éditeurs de Musique de France (CEMF) ; la Chambre Syndicale de la Facture Instrumentale (CSFI) ; La Fédération des Editeurs Indépendants Fédérés en France (EIFEIL) ; Editeurs de Services de Musique en Ligne ( ESML) ; la FELIN ; La Gam ( Guilde des artistes de la musique) ; la fédération Grands Formats ; les Forces Musicales ; MMFF ; PRODISS (producteurs, diffuseurs, salles et festivals) ; Syndicat professionnel des producteurs, festivals, ensembles, diffuseurs indépendants de musique ( PROFEDIM) ; Syndicat Français des artistes-interprètes ( SFA) ; Syndicat des musiques actuelles ( SMA) ; Syndicat national des auteurs et des compositeurs ( SNAC) ; SNAM ; SNES ( Syndicat National des Entrepreneurs du Spectacle) ; UCMF (Union des Compositeurs de Musiques de Films) ; Zone France ; Union Nationale des Auteurs et Compositeurs ( UNAC) ; Union des Producteurs Phonographiques Français Indépendants (UPFI)
Seam ( la Société des Éditeurs et Auteurs de Musique )
Fevis ( Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés)
la Fédération de La composition/ musiques de création ;
l’Union Professionnelle des Auteurs de Doublage ( UPAD) ;
Les REC (Rencontres des Écritures Créatives) ;
Les Écrans de Babel ;
Angel Corp ;
Encore Merci ;
Adam Concert
AZ Prod
D2P Spectacles
Europavox
Furax
Junzi Arts
Les Productions Label LN
Little Bros
Myster Black Productions – Festival Beauregard
O Spectacles
UNI-T
Wart
Fédération De Concert
Les Eurockéennes de Belfort
Nancy Jazz Pulsations