Le 10 mai 2023, la Fédération des éditeurs européens (FEE) a organisé le 11e Dialogue auteur/éditeur entre, d’une part, Carole Martinez et son éditeur Jean-Marie Laclavetine (Gallimard), et, d’autre part, l’auteur polonais militant pour la nature, Adam Wajrak et Pawel Gozlinski (Agora). La soirée, organisée avec l’aide de la SOFIA, s’est déroulée avec succès sous la forme d’un dîner au Parlement Européen à Strasbourg. Elle a avait pour contexte la préparation d’un rapport sur le livre par le Parlement. 

Étaient présents 5 députés européens :

• Tomasz Frankowski (Pologne, Parti Populaire Européen – PPE), membre de la Commission Culture et Éducation (CULT), rapporteur du rapport sur le livre, parrain de l’événement.
• François-Xavier Bellamy (LR/ PPE), membre des Commissions CULT et Industrie, Recherche et Energie (ITRE)
• Emmanuel Maurel (France, Gauche Républicaine et Socialiste/Gauche), membre des Commissions CULT et juridique et rapporteur fictif sur le rapport sur le livre pour la Gauche
• Janina Ochojska (Pologne, PPE)
• Diana Riba I Giner (Espagne, Verts), membre de CULT et rapporteur fictif pour les Verts sur le rapport sur le livre.

Ainsi qu’une quinzaine d’assistants de députés et conseillers des groupes politiques.

Les auteurs et leurs éditeurs ont échangé sur l’importance de leur collaboration et leur lien de confiance dans le travail de création littéraire.

En introduction, Tomasz Frankowski a annoncé la publication de son projet de rapport le 11 mai. Dans le cadre du dialogue français, Jean-Marie Laclavetine a expliqué que l’éditeur est là « pour porter l’auteur vers le meilleur de lui-même« . Carole Martinez a confirmé que « Jean-Marie Laclavetine [lui] donne la force et la confiance pour aller au bout d’un livre » et que l’éditeur ne doit pas abimer mais croire dans le travail de l’auteur. Jean-Marie Laclavetine a souligné qu’il s’agit d’un travail de patience, sur la longue durée, en décrivant l’attente des manuscrits, le repérage et l’accompagnement des auteurs : « une relation féconde qu’Amazon ne pourra jamais proposer« .

Lors du dialogue polonais, Adam Wajrak, journaliste animalier qui n’hésite pas à s’enchaîner à des arbres de la forêt polonaise pour empêcher qu’on les coupe, à confié qu’il détestait écrire. C’est pourquoi il a besoin de personnes l’y obligeant et « un livre est ainsi un travail d’équipe« . Il estime que l’écriture « nous permettra de survivre a la crise climatique car les sociétés qui lisent beaucoup s’en sortent mieux« . Il estime que la lecture ne doit pas seulement avoir des fins de distraction et que « les auteurs devraient tous prendre des positions fortes« . Pawel Gozlinski a alerté sur les difficultés des auteurs polonais à vivre de leurs œuvres et sur les risques du modèle de l’abonnement pour la rémunération des auteurs au cas où il deviendrait dominant comme dans le secteur de la musique.

Les intervenants ont ensuite échange avec les invités, très intéressés et enthousiastes.