- La parole à...
Le mot de Thierry Magnier
A l’occasion de la publication du rapport d’activité 2017-2018 du SNE, Thierry Magnier, Président du groupe jeunesse du SNE, s’est exprimé sur les défis de l’édition Jeunesse et sur les projets à venir.
Vous présidez le groupe des éditeurs Jeunesse du SNE depuis plus de deux ans, quel premier bilan pouvez-vous dresser de vos nombreuses actions ?
Je ne m’attendais pas à tant de travail ! Et j’en profite pour saluer le travail remarquable de mes prédécesseurs et notamment d’Hélène Wadowski. Mon action s’inscrit dans la continuité de ce qu’ils ont fait et répond à un objectif majeur : mieux reconnaître la littérature Jeunesse, trop souvent méconnue, voire sous-estimée, alors qu’elle est incroyablement dynamique et d’une exceptionnelle qualité. C’est pour cela que nous avons réuni en octobre 2017 les premières Assises de la littérature Jeunesse ; c’est pour cela aussi que nous avons poursuivi l’organisation de rencontres en régions afin d’échanger sur tout le territoire avec les professionnels du livre. C’est enfin pour cela que nous avons créé, avec le soutien de la Fondation La Poste, le Prix Vendredi, le premier grand prix national de littérature ado.
Quels sont les prochains défis de l’édition Jeunesse et quels projets comptez-vous mener dans les prochains mois ?
Des Assises de la littérature Jeunesse, je retiens trois idées fortes, qui peuvent servir de fil conducteur à l’action du groupe Jeunesse. La première est qu’il est essentiel de réfléchir collectivement à la très importante production de l’édition Jeunesse. Si elle permet au secteur de maintenir un équilibre économique complexe et témoigne de la créativité du secteur, elle pose néanmoins des questions à l’ensemble de ses acteurs, à l’auteur, comme à l’éditeur, au libraire ou au bibliothécaire. La seconde est le besoin de formation. La troisième est la nécessité de la prendre davantage au sérieux ! La littérature Jeunesse, on la voit trop souvent comme un jeu, avec un brin de condescendance bienveillante ! Et pourtant, elle constitue un genre à part entière, exigeant et très professionnel.
En quoi la littérature Jeunesse est-elle spécifique ? N’est-elle pas plutôt un segment de la littérature générale ?
La littérature Jeunesse est celle qui ose aujourd’hui. Elle prend des risques avec un grand sens de la responsabilité. Et sa responsabilité est grande, car elle contribue à la formation, à l’éducation de toute notre jeunesse, pour aider à construire les penseurs libres et les citoyens de demain. D’où le niveau d’exigence qui nous anime tous. C’est aussi pour que ce niveau d’exigence, qui se traduit par une création littéraire de grande qualité, soit davantage reconnu que nous avons créé le Prix Vendredi.