L’éditeur irakien Mazin Lateef Ali, enlevé en janvier 2020, a reçu le Prix Voltaire 2023 de l’Union internationale des éditeurs (UIE) lors de la cérémonie de remise des prix au World Expression Forum (WEXFO) de Lillehammer, en Norvège. L’UIE a également annoncé l’attribution d’un Prix Voltaire spécial à Volodymyr Vakulenko, auteur de livres pour enfants et poète ukrainien assassiné.

Mazin Lateef Ali (Irak), lauréat du Prix Voltaire 2023 de l’UIE, choisi parmi cinq candidats, est porté disparu depuis son enlèvement en 2020. Étudiant à Bagdad, en Irak, Mazen Lateef a commencé à acheter et à vendre des livres dans la rue Al-Mutanabi. Il a ensuite fondé Dar Mesopotamia for Printing, Publishing, and Distribution en 2007, se forgeant ainsi une réputation de membre éminent et très apprécié de la communauté culturelle irakienne. Lateef a publié divers livres, dont plusieurs sur les communautés et les personnes juives d’Irak. Malheureusement, le 31 janvier 2020, il a été enlevé sous la menace d’une arme et n’a plus donné signe de vie depuis.

Le lauréat du Prix spécial, Volodymyr Vakulenko, a écrit 13 livres, y compris des livres sur le patrimoine de sa région, de la poésie, ainsi que des livres pour enfants. Il a remporté plusieurs prix littéraires ukrainiens et internationaux et était connu pour ses positions patriotiques fortes, son soutien actif à la révolution de la dignité de 2014 et son aide à l’armée ukrainienne dans la région de Kharkiv depuis le début de l’invasion russe. Il a été arrêté à deux reprises après l’invasion russe de l’Ukraine. La seconde fois, il n’a pas été libéré. Son corps a été retrouvé dans l’un des charniers d’Izium.

Kristenn Einarsson, Président de la commission de la liberté de publication de l’UIE, a déclaré : « L’engagement de Mazin Lateef en faveur de la communauté littéraire et de la liberté d’expression en Irak devrait être une source d’inspiration pour nous tous. Nous demandons à ceux qui l’ont enlevé de le ramener sain et sauf. Volodymyr Vakulenko est un symbole de l’horrible destruction culturelle perpétrée par l’armée russe en Ukraine. Puissions-nous le garder en mémoire et célébrer les histoires et les poèmes qu’il nous a laissés avant d’être emporté trop tôt.« 

Gvantsa Jobava, vice-président de l’Union internationale des éditeurs, a déclaré : « Réduire au silence l’expression culturelle est l’un des outils des régimes répressifs. Nous devons résister à leur intimidation et célébrer nos courageux auteurs et éditeurs qui nous aident à vivre et à comprendre la diversité de nos cultures. Mazin Lateef Ali et Volodymr Vakulenko sont des héros.«