Le Syndicat national de l’édition exprime sa préoccupation concernant l’interpellation du responsable des droits étrangers des éditions La Fabrique à Londres, intervenue le lundi 17 avril 2023 alors qu’il s’y rendait pour y présenter le catalogue de sa maison à la London Book Fair.

Cet éditeur a été interpellé sur le fondement d’une législation antiterroriste qui permet d’« arrêter, interroger, fouiller et, si nécessaire, détenir des personnes [sans] aucune autorisation préalable ni aucun soupçon ». Elle permet en outre de rendre délictuel le refus de laisser l’ensemble des données de ses appareils électroniques être téléchargé puis inspecté par les services britanniques. Cet éditeur a été placé en garde à vue pour avoir refusé de donner les codes de son téléphone portable et de son ordinateur professionnel. Il a été relâché vingt-quatre heures après son arrestation, mais ses appareils ont été saisis pour être analysés. Il se trouve désormais sous le coup d’une procédure pour obstruction à une enquête antiterroriste.

Au cours d’un interrogatoire de plusieurs heures, des questions lui ont été posées sur ses opinions politiques. Plus étonnant encore, il lui a été demandé de nommer les auteurs « antigouvernementaux » du catalogue des éditions La Fabrique.

Le Syndicat national de l’édition tient à affirmer sa réprobation face à une interpellation qui fait peser une menace sur la liberté de publication. Il rappelle le principe constamment affirmé par la Cour européenne des droits de l’homme : « La liberté d’expression constitue l’un des fondements essentiels d’une société démocratique, l’une des conditions primordiales de son progrès et de l’épanouissement de chacun. »