L’Union internationale des éditeurs (UIE) a annoncé la sélection des nominés pour le Prix Voltaire 2025, qui récompense un courage exceptionnel pour la défense de la liberté de publication. La sélection a été annoncée lors du Festival du Livre de Paris. 

Les finalistes du Prix Voltaire 2024 de l’UIE sont :

• Mohamad Hadi, Dar Al Rafidain, Liban
• Amar Ingrachen, Frantz Fanon, Algérie
• Nadja Kandrusevich, Koska, Biélorussie (exilée en Suède)
• Michel Moushabeck, Interlink Publishing, États-Unis
• Dmitri Strotsev, Hochroth Minsk, Biélorussie (exilé en Allemagne)
• Georgy Urushadze, Freedom Letters, Russie (exilé au Royaume-Uni)

Un hommage particulier a été rendu à Sihem Bensedrine, lauréate tunisienne du Prix Voltaire 2009, fondatrice des maisons d’édition Arcs et Aloès, Tunisie.

Ci-dessous, les présentations des finalistes du Prix Voltaire.

Mohamad Hadi, Dar Al Rafidain, Liban

Mohamad Hadi a fondé les éditions Dar Al Rafidain à Beyrouth en 2004 et créé le « Prix Al-Rafidain du premier livre » qui offre aux jeunes auteurs la possibilité de publier leurs premiers ouvrages. Au cours du conflit actuel, M. Hadi et son équipe continuent de travailler dans un environnement risqué, expédiant des livres et participant à des salons du livre. En octobre 2024, le siège de Dar Al-Rafidain a été bombardé et entièrement détruit.

Amar Ingrachen, Frantz Fanon, Algérie

Amar Ingrachen est journaliste, écrivain et cofondateur des éditions Frantz Fanon en Algérie. En 2023, sa maison d’édition a publié « L’Algérie juive », un ouvrage explorant l’histoire juive du pays. Face à la pression croissante exercée sur les éditeurs algériens depuis les manifestations du Hirak de 2019, M. Ingrachen a été placé sous contrôle judiciaire en novembre 2024 et sa maison d’édition  a été definitivement fermée par les autorités algériennes en janvier 2025.

Nadja Kandrusevich, Koska, Biélorussie (exilée en Suède)

Nadja Kandrusevich a fondé Koska, une maison d’édition de livres pour enfants, en Biélorussie en 2018 afin de proposer une littérature en biélorusse favorisant la liberté de pensée et une échappatoire  à l’oppression. Sur un marché dominé par l’édition russophone et une réglementation stricte, les publications de Koska ont été saisies et ses bureaux fermés après l’élection présidentielle de 2020. Depuis 2022, Kandrusevich poursuit son travail en exil en continuant à faire parvenir des livres à des enfants en Biélorussie.

Michel Moushabeck, Interlink Publishing, États-Unis

Michel S. Moushabeck est un écrivain, éditeur, traducteur, éditeur et musicien d’origine palestinienne. Fondateur d’Interlink Publishing, il a consacré sa vie à l’édition et à la diffusion des voix marginalisées et sous-représentées, afin de favoriser la compréhension culturelle de leurs expériences vécues. Chaque année, Interlink Publishing publie un livre sur les sujets humanitaires dont les bénéfices sont reversés à une cause caritative.

Dmitri Strotsev, Hochroth Minsk, Biélorussie (exilé en Allemagne)

Dmitri Strotsev est un poète primé, éditeur et militant biélorusse. Après la perte de la licence d’exploitation de sa maison d’édition, Vinograd, il a poursuivi clandestinement son activité d’éditeur, résistant ainsi à la censure de l’État. Arrêté en octobre 2020, il a ensuite été confronté à des menaces et à des restrictions dans son travail. Contraint à l’exil, il s’est installé à Berlin et a fondé Hochroth Minsk, une plateforme permettant aux écrivains biélorusses et exilés de publier librement leurs œuvres.

Georgy Urushadze, Freedom Letters, Russie (exilé au Royaume-Uni)

Georgy Urushadze est éditeur, producteur et journaliste. Fondateur de la maison d’édition Palmira en 2002, Urushadze, autrefois une figure importante de la scène littéraire russe, est aujourd’hui considéré comme un « agent de l’étranger ». Au début de 2023, il a fondé Freedom Letters. Malgré les blocages de sites web et les interdictions de livres, Freedom Letters utilise divers canaux pour contourner la censure et faire parvenir des livres en Russie, physiquement et numériquement.