- La parole à...
Questions à Martin Ajdari
A l’occasion de la publication du rapport d’activité 2017-2018 du SNE, Martin Ajdari, Directeur général des médias et industries culturelles, est revenu sur le rôle du ministère de la Culture dans la promotion du livre et de la lecture.
Pourriez-vous en quelques mots décrire les principales missions de la DGMIC ?
M. A. : Au sein du ministère de la Culture, la direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) est chargée de concevoir, de mettre en œuvre et d’évaluer la politique de l’État en direction des médias (audiovisuel public et privé, presse écrite, radios associatives, médias de proximité), du livre et de la lecture publique, ainsi que de l’ensemble des industries culturelles (en particulier la musique enregistrée). Ses missions recouvrent deux objectifs principaux : d’une part, préserver la vitalité, la diversité, le pluralisme et l’indépendance de la presse et des médias sous toutes leurs formes ; d’autre part, favoriser le développement harmonieux de l’économie et de la diversité culturelles.
Quelles sont les principales actions du ministère de la Culture pour promouvoir le livre et la lecture ?
M. A. : La promotion du livre et de la lecture repose sur plusieurs actions complémentaires. Le ministère de la Culture s’efforce, tout d’abord, de favoriser la diversité et le dynamisme de la création au sein de l’industrie par une régulation adaptée et concertée avec tous les maillons de la chaîne du livre. Il veille ensuite à rendre la création littéraire accessible à tous, à travers la contractualisation avec les territoires et les actions d’éducation artistique et culturelle. Son action vise également à préserver, enrichir et valoriser le patrimoine écrit en soutenant l’acquisition de livres remarquables et la préservation des collections. Enfin, le Ministère accompagne la modernisation du réseau des 16 000 bibliothèques entamée dès les années 1980. La priorité gouvernementale en faveur de l’élargissement des horaires d’ouverture s’inscrit dans cette dynamique, avec, au-delà, l’enjeu de transformer les bibliothèques en véritables lieux de vie multiservices.
Quel bilan tirez-vous des opérations Nuit de la lecture et Partir en livre, organisées par le ministère de la Culture ?
M. A. : Il s’agit de deux jeunes opérations qui ont déjà su s’imposer dans le paysage culturel. La Nuit de la lecture a été créée par le ministère de la Culture en janvier 2017 pour valoriser l’action des bibliothèques et des librairies. Les deux premières éditions ont rencontré un réel succès populaire : en 2018, ce sont plus de 350 000 personnes qui ont participé à environ 4 000 événements. La prochaine édition aura lieu le 19 janvier 2019 avec pour mot d’ordre « Tous lecteurs ! ». La Nuit de la lecture a noué un partenariat fructueux avec Les petits champions de la lecture, qui va encore se développer cette année. L’opération Partir en livre est le pendant estival de La Nuit de la lecture, organisée par le Centre national du livre depuis 2015. Elle s’adresse aux jeunes, à qui elle souhaite donner ou redonner le goût de la lecture. Avec une audience en progression constante, elle s’inscrit pleinement dans la priorité à l’éducation artistique et culturelle mise en œuvre en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale.
Quelles actions le ministère de la Culture met-il en œuvre pour préserver les fondamentaux du livre et de l’édition ?
M. A. : Le Ministère s’efforce d’accompagner le secteur face aux enjeux de la transition numérique : en défendant tout d’abord le droit d’auteur dans le numérique et l’accessibilité des livres aux personnes handicapées et en veillant à un partage équitable de la valeur entre les différents acteurs de la chaîne : auteurs-éditeurs-libraires. En préservant par une régulation adaptée la diversité des canaux de vente de livres qui est une garantie du pluralisme. Le prix unique du livre en est un des piliers. En œuvrant, enfin, au rayonnement international de nos œuvres littéraires, ainsi qu’à l’accueil des œuvres étrangères dans nos catalogues.