- La parole à...
Trois questions à Hervé Rony
A l’occasion de la publication du rapport d’activité 2017-2018 du SNE, Hervé Rony, Vice-Président du Conseil Permanent des Écrivains, s’est exprimé sur le droit d’auteur et les relations auteurs-éditeurs.
La Scam que vous dirigez fait partie intégrante du Conseil Permanent des Écrivains. Qu’est-ce que cela apporte à votre action en direction des auteurs multimédias ?
H. R. : J’attache une très grande importance à la présence des auteurs et des autrices de l’écrit à la Scam – plus de 10 000 œuvres par an y sont déclarées – aux côtés de l’audiovisuel. Appartenir au CPE renforce les actions que nous menons sur des sujets de première importance, juridiques, sociaux et européens. Notre expertise dans l’audiovisuel apporte aussi au CPE un regard qui n’est pas uniquement celui de l’écrit. Et l’inverse est vrai.
Le droit d’auteur est menacé à l’échelle française mais surtout à l’échelle européenne. Quelles peuvent être, selon vous, les conséquences pour les industries culturelles et créatives ?
H. R. : Des vents mauvais soufflent en Europe, bien plus qu’en France, contre le droit exclusif des ayants droit qui est la meilleure garantie de disposer d’un niveau de rémunérations satisfaisant. Il ne s’agit pas de nous opposer par principe à des mécanismes d’exception (par exemple la copie privée ou le droit de prêt ou encore la reprographie) mais de les limiter aux cas strictement nécessaires. C’est l’enjeu de notre combat commun à Bruxelles pour les industries créatives, secteur parmi les plus dynamiques pour la création de richesses et d’emplois.
Comment voyez-vous l’évolution des relations entre auteurs et éditeurs et quelles sont à ce jour les principales avancées ?
H. R. : Comme en témoigne le baromètre Scam-SGDL, on relève une satisfaction assez sensible des relations auteurs-éditeurs en amont de la publication et des difficultés nombreuses en aval. Un des points de tension concerne la reddition des comptes. Où en est-on ? Grâce aux accords intervenus entre le CPE et le SNE sur le contrat numérique et récemment sur les compensations intertitres, les provisions pour retour et la reddition des comptes, nous avons beaucoup progressé. Le tout est que ces accords soient effectifs et que tous les éditeurs les mettent en œuvre. Je compte sur notre dialogue confiant et sur l’implication du SNE. Je salue Vincent Montagne à cet égard. Pour autant tous les problèmes ne sont pas dissipés comme par un coup de baguette magique. La précarité des auteurs reste une réalité et s’aggrave. Certains sujets relèvent de questions d’ordre social évoquées récemment par nos États généraux, d’autres sont liés aux relations contractuelles avec les éditeurs. Continuons à avancer ensemble pour les résoudre.